Monsieur,

Paris le 25/9/2016,

Monsieur Assouline,

Certes je ne m’attendais pas à trouver mon nom dans l’Index de votre Dictionnaire amoureux des écrivains… vu que je le cache soigneusement, et jusqu’à présent avec succès. Mais à l’entrée « Correcteur » découvrir une théorie de phrases toutes extraites des Souvenirs de la maison des mots sans indication d’origine, sans traçabilité aucune, voilà qui m’a paru étonnant, surtout à notre époque où l’on exige de savoir d’où vient telle viande (France, Argentine, etc.)

Je trouve que c’est pousser l’anonymat un peu loin. Le communisme des idées également.

Je ne suis plus correcteur et la correction n’est pas mon obsession. J’ai écrit à la suite des SMM quelques ouvrages sur des sujets variés (la Provence, Paris, Debord, le cinéma, la révolution, etc.). Je ne m’attends pas à des critiques dithyrambiques de votre part à chaque fois que je publie un livre, mais il me semble légitime, en tant que fantôme, qu’on laisse quelques indices pour qu’on puisse éventuellement retrouver ma trace.

Pour finir j’ajouterai deux choses.

Vous avez mis en exergue au début de votre Dictionnaire cette phrase : « Tous les écrivains ne gagnent pas à être connus » (Anonyme). J’ajouterai que tous les écrivains anonymes ne méritent pas d’être connus. Le titre de leur livre, parfois, si.

Vers la fin du même Dictionnaire, vous avez consacré plusieurs pages précisément au « Titre ». Une seule m’aurait suffi, même une demi-ligne, où Souvenirs de la maison de mots eût été mentionné. Ne serait-ce que pour honorer l’auteur du Sous-sol.

A.T.

 

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Monsieur,

Je suis le fondateur et le directeur des Editions 13 bis. L’auteur de Souvenirs de la maison des mots (2011) m’a fait part de son incrédulité et de son profond ébahissement à la lecture de la page consacrée au « Correcteur » dans l’ouvrage paru chez Plon et intitulé Dictionnaire amoureux des écrivains

C’est un nouvel affront fait aux correcteurs d’avoir plagié un texte à eux consacré mais de ne pas avoir dit un mot du livre dont sont toutes sans exception tirées les phrases de l’entrée « Correcteur ».

Cette page est un digest qui hélas en a évacué l’humour qui est une des principales qualités de ce petit essai.

Ce plagiat est d’autant plus étonnant venant d’un membre du jury Goncourt, qui a pris position contre ce procédé dégueulasse. La phrase fameuse de Lautréamont n’est pas un argument. Si ledit procédé est exercé contre un invisible, un inconnu qui tient à le rester, ayant sur les « gens de lettres » la même opinion que Stendhal dans sa Vie de Napoléon, c’est encore plus dégueulasse (j’essaie de trouver un autre mot mais je n’y parviens pas, ayant égaré mon « Dictionnaire des synonymes »).

J’aimerais avoir des explications, des excuses, sur ce fait extraordinaire (du moins pour moi).

Editions 13 bis

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