Des correcteurs

 

17 juillet 2011,

Bonsoir,

En effet j’avais envoyé un mail à Editions 13 bis, sans succès, d’où mon passage rue de Bagnolet…
Donc vous pareil sur ce mail ? Bon il y a des mystères.

Vous dites que vous n’êtes pas un correcteur très typique, mais y en a-t-il dans ce milieu ? Vous en êtes donc sorti sans regret.
Je ne suis pas d’accord avec vous pour penser que « Souvenirs… » n’a aucun rapport avec la correction, et même si c’était le cas, la correction est souvent une digression..
Donc je comprends que ça ne vous intéresserait pas de (parler pour le blog) de ce livre avec moi.
Si jamais vous changez d’avis.
Bonsoir

Martine

 

Bonjour,

Mon petit livre visait principalement à confirmer la parabole biblique selon laquelle les derniers seront les premiers (et vice versa). C’est fou comme les « gens de peu » et en particuliers les domestiques sont à l’honneur en ce moment (de l’affaire DSK à l’affaire Bettencourt).
Il voulait aussi illustrer la profondeur de la règle qui veut qu’aux échecs une petite pièce comme un pion peut faire échec et même bouffer une grosse, comme un roi, etc. Il voulait enfin confirmer que les mauvais, les méchants, les ressentimenteux, les râleurs, les chiants ne sont pas forcément malfaisants, bien au contraire.
En fait j’ai écrit cela pour m’amuser, à partir d’un stock de notes amassées depuis deux décennies, et je l’ai mis en forme dans un endroit méridional appelé la Petite Sibérie à cause de ses hivers assez rudes. Voilà le lien entre Dostoïevski et la correction.
J’ai toujours pensé que « La Liste de Schindler » n’avait aucun rapport avec les camps de concentration, etc. ou presque. Son auteur, SS (le bien nommé en abrégé), qui sait que « to shoot » veut dire tirer et filmer, a avoué s’être pris pour un kapo lors d’un casting. Je suis de plus en plus persuadé que « La Liste » est non un objet péréquien mais un film sur le cinéma, assez intéressant du reste. Fiennes tirant dans le tas c’est le publicitaire visant le cœur de cible, etc. Idem avec « Ryan » où l’on parle de la Fox Company. Spielberg, avant de se faire rouler dans la farine par Madoff, fut un bon documentariste… du cinéma (Justement avant de faire le con dans l’édition, j’ai fait l’andouille dans le cinéma, la télé, etc.)

A

 

Au directeur de Sonatine Editions

Monsieur,

J’ai étourdiment acheté un livre publié par vos éditions, Buzz ; dès la première page de l’Introduction, à la quatrième ligne, je rencontre l’expression étrange : « commémoré le dixième anniversaire » que je retrouve la page d’après, toujours à la quatrième ligne, nimbée de la même étrangeté inquiétante. J’ai quand même voulu poursuivre ma lecture dudit ouvrage pour voir si cette erreur était aussi densément renouvelée, de page en page, à la quatrième ligne ou non, mais comme j’ai sauté quelques passages, je ne saurais rien affirmer de certain à cet égard.
Le « Thomas », qui fait autorité en la matière et qui est toujours en vente libre en France, qui certes « ne croit que ce qu’il voit » mais a quelques lumières, dit qu’il faut écrire « célébrer un anniversaire » pour échapper à toute accusation de pléonasme. Ah vous n’avez peur de rien et êtes, vous, furieusement pléonastiques.

Je joins à cette lettre un petit livre qui voudrait éviter de telles erreurs, et d’après ce que j’en sais a contribué à en éviter, mais je ne suis pas sûr que celle-ci y figure (car elle me paraît si évidente qu’on ne pense pas à l’évoquer).
Je vous serais très reconnaissant de m’envoyer un catalogue de vos publications qui sont apparemment récentes et peut-être florissantes en dépit de ces scories. Je ne veux pas vous dénoncer à quelque autorité que ce soit, en France ou ailleurs, dans l’ordre de la grammaire ou de la cuisine, mais comme j’ai un tempérament curieux j’aimerais voir cela ; naturellement vous pouvez refuser.

AT