À propos

Trente ans après

Les Éditions 13 bis ont été fondées en 1984-85. En deux temps. Elles s’appelaient initialement Éditions 13, mais on nous avertit un jour que ce nom était déjà pris. Elles n’étaient autres que les Éditions Carrère, avec les livres de Rika Zarai, Linda de Suza, etc. qui firent la fortune de leur directeur, par ailleurs impresario de Sheila. Nous reçûmes d’ailleurs des commandes desdits livres.

Guide du XXe (arrondissement) pour le XXIe (siècle)Le jour où nous achevions l’impression de notre premier livre, sur une offset de bureau, le propriétaire du squat où nous nous étions installés se pointa avec sa famille en nous priant de dégager. Tous ces efforts réduits à néant ! Nous lui proposâmes d’acheter le squat, ce qui l’étonna. Le temps pour lui de réfléchir, nous eûmes le temps de mettre tout ce qui était imprimé chez le relieur.

orwell

Nous avions en tête, avec un ami chilien, en créant ces éditions :

d’éditer des textes épuisés et que nous trouvions intéressants (Mandeville, Tocqueville, Savinkov, Minkowski, Mannheim, Orwell, etc.);

de ne pas perdre d’argent (au début nous imprimions nous-mêmes les livres, mais vu les résultats de notre labeur et le travail que cela représentait, vu la difficulté de trouver un local spacieux et gratuit, nous y renonçâmes) ;

de publier nos propres textes ;

de prouver qu’il était possible de publier sans l’aide d’un mécène, sinon sans un distributeur. Nous n’avons jamais voulu faire des éditions un gagne-pain, ce qui les ont préservées de mainte dérive, de toute dépendance vis-à-vis de la presse, de toute OPA, inamicale ou non ;

de rester anonymes, pour ne pas tomber dans le piège de la célébrité, le cas échéant ; de là découlait sans doute ce fait que les éditions ne devaient pas porter notre nom ;

de faire chier Champ libre, alors passant pour le must de la milliarditude radicale et du debordisme sans fin. Après 1984, date de l’aufheben (suppresssion de Lebovici et conservation de Debord), ce n’était plus comme avant ;

de parler de quelques sujets que nous connaissions le moins mal (édition, cinéma, Provence, vingtième arrondissement de Paris). On nous a d’abord pris pour les porte-parole des correcteurs en colère, mais c’était une erreur de casting.

de ne pas être diffusés sur plus de 10 continents ;

d’avoir des adresses dans le monde. Nous avons peu recours à Internet, surtout depuis qu’on a redécouvert que les communications par lettres sont les plus sûres, quitte à attendre un peu une réponse et à acheter des timbres.

images1Il se trouva quelques médias pour parler toutefois de nos ouvrages un peu à part, par divers côtés, du Monde au Canard, de Rue 89 à Marianne. Et même en bien.

Eloge de la pauvreté et de l'anonymat ou des cinq principaux principesNotre activité éditoriale connut un nouvel essor après la « crise de 2008 » sans qu’on puisse établir un clair lien de cause à effet entre les deux phénomènes. Nous publiâmes à partir de ce moment un livre par an à peu près, sur des sujets de plus en plus élevés : Debord, la révolution, le mensonge, la métamorphose.

mandevilleL‘impression numérique (à base d’ordinateur, sans plaque alu) a grandement modifié le paysage de l’édition, minimisant le problème des stocks, avantageant les tirages inférieurs à 5 000 exemplaires, faisant un peu baisser les prix. La vieille maison Firmin-Didot qui existait déjà du temps de Balzac s’y est mise et ne le regrette pas.

Éditions 13 bis, 17 rue de Bagnolet, 75020 Paris

editions13bis@free.fr